Monday, March 9, 2015

No leader has succeeded another leader peacefully in Rwanda's history

By Yohani Mbera
March 9, 2015

In pre-colonial Rwanda, the unification process of Rwanda as we know it today was achieved by large through extermination of defeated hutu kings. To keep this memory of violent end for the former leaders, the Nyinginya royal drum (first Rwoga and then Karinga), symbolizing their power, was dressed with "ibikondo", the genitals of the defeated kings. Under the Nyiginya dynasty, a reigning Mwami had to die before a new one could be enthroned. Mwami Mibambwe Rutalindrwa was burnt with all his family and followers at Rucunshu.

In colonial Rwanda, Mwami Yuhi Musinga was deposed by the Belgian colonialists and sent into forced exile in Congo where he died. Mwami Mutara Rudahigwa died in office in controversial circumstances in Burundi. Mwami Kigeli Ndahindurwa was deposed by the people in a referendum while in forced exile where he still lives.

In post-colonial Rwanda, President Kayibanda was deposed by a military coup d'Etat and died of mistreatment under house arrest. President Habyarimana was assassinated when his plane was shot down by two missiles fired by an RPA squad. Interim President Sindikubwabo died in the Congolese jungles along with hundreds of thousands of hutu refugees exterminated by RPA invading forces there. President Bizimungu was forced to resign and was jailed.

In post-Cold War Rwanda, the incumbent President Kagame took power by force, rules by force and wants to rule for life in a system that blocks the Hutu majority from participating into national politics in the name of preventing genocide, since they are held globally responsible and are even expected to ask for forgiveness even for those who were not yet born when it happened.

Rwanda is poised to go through other painful times before that tradition of political violence is uprooted.

RDC: TRISTE REPETITION DES MASSACRES DES REFUGIES RWANDAIS

Le camp des réfugiés hutu de Kirama  
été brulé par les FARDC et RDF
Par Charles Ndereyehe
Commissaire chargé de l’Information aux FDU-Inkingi

Bruxelles le 9 Mars 2015


Depuis le déclenchement des opérations de l’armée congolaises « contre les FDLR » le 24 février 2015, des informations alarmantes nous parviennent, faisant état de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Des voix de plus en plus insistantes avec des images à l’appui, font état de destructions à l’artillerie lourde et brûlis  systématique des camps de réfugiés rwandais au KIVU.  Ces opérations  dirigées par le général Bruno Mandevu seraient conjointement menées avec l'appui des contingents militaires venus du Rwanda.


Certaines sources parlent de massacres de plusieurs centaines de réfugiés rwandais et des citoyens congolais à BIBWE-MASISI, KIRAMA-RUTSHURU, CHAHI, KIWANJA. Les congolais de la région des VIRUNGA, frontalière avec le Rwanda, affirment avoir vu une infiltration massive des troupes fraiches rwandaises lourdement armées ; ceci confirme les informations reçues de Kigali faisant état de rappel sous les drapeaux des réservistes et des démobilisés recyclés intensivement à Kanombe-Kigali pour être envoyés au front en RDC.

Les FDU-Inkingi déplorent que les droits de l’homme soient vraisemblablement valables lorsqu’ils coïncident avec les intérêts des grandes puissances qui siègent au Conseil de Sécurité. Cette nouvelle guerre, qui se déroule loin des cameras en l'absence d'organisations humanitaires, rappelle à bien d’égards les tristes massacres des réfugiés rwandais par des opérations combinées des rebelles des AFDL et de l’armée du FPR en 1996-97. Ces exactions ont été largement documentées par le rapport Mapping Report. Selon ce rapport des Nations Unies, certaines exactions pourraient être qualifiées de crimes de génocide. Pour bien assoir le régime du FPR, certains pays qui se réclament champions des droits de l’homme, s’étaient pourtant voilés la face pour affirmer cyniquement que les réfugiés rwandais rescapés de ces massacres étaient tous rentrés au Rwanda. Il a fallu le courage de certaines personnalités comme Mme Emma Bonino, Commissaire européenne à l'action humanitaire, pour découvrir plus de 200.000 réfugiés fantômes abandonnés à eux-mêmes à Tingi-Tingi.

Les FDU-Inkingi réitèrent qu’aucune solution militaire en RDC ne peut apporter des solutions durables à la crise politique rwandaise. La persistance des réfugiés et les diverses formes de rébellions qui en découlent sont en effet le résultat de la marginalisation politique et économique d'une couche de la population rwandaise. La résolution durable du conflit rwandais ne peut être réalisée qu’à travers un dialogue inter-rwandais hautement inclusif (DIRHI). Ce dialogue doit inclure toutes les parties prenantes, y compris les différents protagonistes, tant à l'intérieur qu’à l'extérieur du pays, armés ou non, ainsi que des représentants des confessions religieuses et de la société civile. A travers ce dialogue, les représentants des diverses composantes s’accorderaient sur des mécanismes constitutionnels et des arrangements institutionnels de gestion du pouvoir qui rassureraient et sécuriseraient tout un chacun.

Thursday, March 5, 2015

Rwanda: Kizito Mihigo is a political prisoner


By Sixbert Musangamfura
Secretary General
FDU - MN - INKUBIRI

Lyon, 05th March 2015

Our political organisation, FDU - National Movement - INKUBIRI has followed with concern the political trial of genocide survivors, namely the Rwandan musician artist Kizito Mihigo, the journalist Cassien Ntamuhanga, Jean Paul Dukuzumuremyi and student Agnes Niyibizi. On 27 February 2015, the Kigali High Court found three of them guilty of forming a criminal group and conspiracy to murder President Paul Kagame or other dignitaries. They were handed sentences of 10, 25 and 30 years in prison.

This kangaroo trial was initiated after the artist, a genocide survivor, revealed a very artistic and popular music-video entitled “Igisobanuro cy'urupfu”, which translates “the meaning of death”, advocating the non discrimination of our dead and the memory of victims of both genocide against Tutsi and crimes against humanity against Hutu. This song irritated deniers of crimes against humanity committed against Hutu population by some leaders of the ruling RPF.

The hefty sentences came in a spree of suspicious deaths of people in Rwanda: the mystery of dead bodies from Rwanda found floating in the Rweru lake in 2014  is still calling for investigations; Dr. Emmanuel Gasakure, from the University medical hospital and former personal doctor for President Paul Kagame was executed by a policeman in police custody on 25 February 2015; the prominent businessman Assinapol Rwigara lost his life in a suspicious tragic road accident on 05 February 2015, etc.

These extra-judicial killings and sentences that are obviously politically motivated are unacceptable and must be condemned in the strongest terms.

FDU - National Movement - INKUBIRI expresses its keen sympathy for all political prisoners in Rwanda, for the families and victims of politically motivated assassinations and for all those suffering from the iron fist of the  current dictatorship.

Tuesday, March 3, 2015

RWANDA - LIBYE - SYRIE : les bons et les mauvais dictateurs

01 mars 2015 |  Par Michel ROBARDEY
MEDIAPART

RWANDA –LIBYE - SYRIE : 
les bons et les mauvais dictateurs ou les gugusses, le petit juge et les mallettes

Un tweet  émanant de la présidence rwandaise nous apprend que le jour même où il a traité de "gugusses" des parlementaires français qui n'avaient fait en Syrie que leur devoir,  courageusement de surcroît,  le président Sarkozy est allé faire sa cour au plus grand criminel de guerre encore au pouvoir , le rwandais qui a infiniment plus de sang sur les mains que Bachar El Assad.

Cette anecdote qui prêterait à sourire s’il n’y avait des fleuves de sang en arrière-plan, est révélatrice de la conception « deux poids deux mesures » de la diplomatie française. Suivie sans sourciller par une certaine presse aux ordres -  comme je l’ai montré dans un précédent billet - elle engendre des pressions insupportables sur la justice de notre pays.

Le juge Marc TREVIDIC, vice-président du pôle anti-terrorisme au TGI de Paris, s’est fréquemment exprimé sur le sujet. Parmi ses nombreux ouvrages dont il assure régulièrement la promotion dans les média,  figure « Qui a peur du méchant petit juge ?[1]». Il ressort de ces nombreuses interventions, que le président Sarkozy n’a eu de cesse de vouloir mettre la justice aux ordres de l’exécutif :
   En voulant supprimer la fonction de juge d’Instruction : https://www.youtube.com/watch?v=Aj7Gkra2Awc ;
   En mettant en cause à de nombreuses reprises les magistrats dont les décisions ne lui convenaient pas : https://www.youtube.com/watch?v=gM14k3PmEbA;
   En intervenant directement sur certains dossiers dont ceux du Juge Trevidic qui, invité d'iTELE en oct. 2014 avouait « Je travaille  avec davantage de sérénité depuis 2012 » : https://www.youtube.com/watch?v=RK_wC_18a4k

Seul ce dernier point est à mettre en relation avec les hommages que le président Sarkozy est allé présenter à celui dont tout le monde aujourd’hui s’accorde à dire  - on reverra à ce sujet les émissions les plus récentes : https://vimeo.com/107867605 et http://www.rfi.fr/emission/20150228-portrait-juvenal-habyarimana-13-1416/  -  qu’il a assassiné son prédécesseur, crime que précisément est chargé d’instruire le juge Marc TREVIDIC.

Sous l’influence du ministre des affaires étranges, Bernard Kouchner , le président Sarkozy et ses conseillers ont mené une campagne constante pour innocenter Paul Kagame de ce crime. A ce sujet, on relira avec intérêt « Le Monde selon K [2]» où Pierre Péan démonte la machinerie mise en place. Ce livre  a rendu furieux les pro-Kagame au point que Saint-Exupéry a cru bon de rééditer un ouvrage sans audience en y ajoutant une préface consacrée à la défense du personnage. Cette campagne a connu quelques moments forts, parfois à la limité du sérieux, organisés en coopération entre l’Elysée et Kigali. Parmi ceux-ci la pseudo reddition en Allemagne de Rose Kabuye, élégamment désignée par ses complices pour servir de chèvre au méchants enquêteurs français  et dont la soi-disant arrestation a permis à Kigali d’avoir accès au dossier d’instruction. La comédie de l’expertise sur place en a découlé, encore que…. en partie sur place seulement puisque l’expert acousticien - désigné après coup et en désespoir de cause car les balisticiens ne parvenaient à rien - a œuvré à La Ferté Saint Aubin dans le Loiret sur un terrain plat comme le dos de la main, très éloigné du relief du pays de mille Collines. Et non seulement cet expert a expertisé sur un terrain totalement différent mais il n’a même pas eu à sa disposition un missile du même type que celui qui a été utilisé lors du crime. Et cerise sur le gâteau,  cet acousticien s’est de plus trompé dans les distances  séparant les points de tir supposés des missiles des maisons où se tenaient les témoins….. Peu importe, dès lors que ce rapport d’expertise a été transmis à Kigali avant que les parties civiles en aient pris connaissance, ce qui devrait logiquement intéresser la Cour de Cassation, les avocats de Kigali ont pu déployer leur science de la communication auprès de media qui, le président Sarkozy aidant, leur étaient tout acquis. Ce rapport d’expert acousticien est devenu pour la presse le « Rapport Trévidic » auquel on a fait dire tout ce qu’il n’a jamais dit[3]. Mais il y a fort à parier qu’il restera dans les annales de l’Ecole Nationale de la Magistrature comme un exemple à ne pas suivre et comme l’archétype des dérives observées dans les affaires politiquement marquées sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

L’engagement du président  Sarkozy aux côtés de Paul Kagame qui l’a amené à aller chercher l’Aman à Kigali aurait pu n’être plus qu’une péripétie après 2017, péripétie désagréable mais ancienne entre deux ex, deux has been. Mais le candidat déclaré à la Présidence de la République française a éprouvé le besoin d’échanger avec celui qui cherche à se faire proroger à la Présidence de la République rwandaise  malgré une constitution lui interdisant de faire un troisième mandat. Que se sont-ils dit ? Que se sont-ils mutuellement promis ?

On ne peut que penser à Kadhafi, jadis dictateur fréquentable autorisé à planter la tente sur les Champs Elysées par celui là-même qui, ayant changé d’avis allez-savoir pourquoi, facilitera quelques mois plus tard son assassinat dans des conditions épouvantables.

Pour combien de temps encore Kagame sera –t-il un dictateur fréquentable ? Protégé par l’ONU depuis 1990, conseillé par Tony BLAIR qui va avoir des comptes à rendre à son pays[4], il voit néanmoins les rapport Mapping s’empiler. L’impunité que lui a assurée madame Louise Arbour devant le TPIR ne saurait durer encore très longtemps.

Au-delà du cas Kagame, on aimerait comprendre ce qui motive nos dirigeants dans leur choix des dictateurs fréquentables ou non fréquentables ? Et on craint que Pierre Péan soit amené à écrire une suite à « La République des Mallettes[5] ».


[1] Auteur(s) : Marc Trévidic  : « Qui a peur du petit méchant juge ? » - Editions : JC Lattès : 10/2014  -
[2] Le Monde selon K. , Fayard, 4 février 2009 , 19 euros, 336 pages.
[3] Lire à ce sujet l’excellente intervention de Claudine Vidal : http://fr.calameo.com/read/001227473e96d4d1dc8ef
 [5]La République des mallettes - Pierre Péanchez Fayard  -  Paru en 09/2011

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